Adieu Amy...
La nouvelle est tombée hier après-midi ; Amy Winehouse a été retrouvée morte à son domicile londonien, sans que l'on connaisse encore les causes de son décès.
Une fulgurante météorite aura traversé et marqué pour toujours l'univers de la chanson. Elle rejoint ainsi le fameux Club des 27 dont on reparle malheureusement une fois de plus ; tous ces jeunes artistes somptueusement sombres, qui de Janis Joplin à Kurt Cobain, en passant par Jimi Hendrix, Jim Morrison, etc... n'auront pas dépassé cet âge fatidique des "27 ans".
Comment peut-on avoir tant de talent, tant de beauté, tant de choses qui s'offrent à soi... et se détester au point de se détruire soi-même, sciemment, et à petit feu ? Voilà qui demeure complètement mystérieux, et participe à la légende de ces personnalités qui explosent en plein vol. Il reste la tristesse, immense, de voir mourir quelqu'un de si jeune ; et puis la colère aussi, avec cette sensation d'injustice, de gâchis, de gaspillage de pareils dons, comme si l'exception devait toujours se payer, d'une manière ou d'une autre. Et merde !!!
Dans le cas d'Amy Winehouse, cela était hélas tellement prévisible... Pour preuve, je vous invite à (re)lire ce billet que j'avais écrit sur elle le 23 septembre 2008, dans le Mini-Mag n°13, tout à fait prémonitoire :
Avec ses tatouages trash et ses mini-jupes ras-la-moule, son eye-liner façon oeil de biche, son grain de beauté qui surmonte une lèvre pulpeuse et son chignon format maxi-choucroute écroulée, cette bien jolie demoiselle brune fait pas mal d'effet quand elle monte sur scène... enfin quand elle "daigne", voire même "arrive à" monter sur scène. Car nul n'ignore aujourd'hui que cette jeune anglaise (25 ans fêtés le 14 septembre dernier) connaît de sérieuses difficultés personnelles, on va le dire pudiquement comme ça. Avec ses gros abus de tout ce qui peut, séparément ou en mélange, se boire, se fumer, se sniffer, peut-être même s'injecter (ma connaissance des tabloïds n'est pas au top vous me pardonnerez et puis là n'est pas mon propos), en bref se mettre la tête à l'envers, Amy Winehouse paraît bien décidée à brûler la petite chandelle de sa vie par tous les bouts possibles... rançon peut-être (sûrement ?) de son incroyable succès.
J'imagine que personne, y compris la belle elle-même, ne peut dire si elle vise sciemment ou pas une carrière météorique à la Janis Joplin ou à la Kurt Cobain, mais je vous conseille quand même, on ne sait jamais, de découvrir sans tarder son immense talent... Car du talent, elle en a, la bougresse ! Mettez ce CD dans votre lecteur et écoutez... Fermez les yeux... Vous êtes à Las Vegas, dans un music-hall ; nous sommes dans les années 50, les femmes sortent en robe longue lamée, et la nuit est une fête. Sur l'estrade devant vous, dans un pinceau de lumière crue, une fille chante avec ses tripes, d'une voix profonde de Black, une soul aux accents jazzy, limite gospel, qui parle des mecs et de l'amour... ; derrière elle, des musicos discrets mais bien présents, en costard blanc et fine moustache à la Clark Gable...
Vous y êtes ? Voilà où va vous mener ce CD somptueux, le deuxième d'Amy Winehouse, qu'elle a entièrement écrit, qui croule sous les prix et les distinctions depuis sa parution le 30 octobre 2006 et qui est classé meilleure vente mondiale d'albums sur le premier semestre 2008. Pour vous dire, la belle vient même de voir sa statue de cire entrer dans le très sélect musée de Madame Tussaud à Londres... Mention spéciale en ce qui me concerne pour le fabuleux Back to black qui donne son titre à l'album et qui me fout des frissons dans le dos chaque fois que je l'entends... Si ce n'est déjà fait, courez l'acheter !
Aujourd'hui je vous offre le clip de ce titre, dont les images sont en plus particulièrement de circonstance (moi-même je viens de le découvrir) :
Adieu Amy. Puisses-tu avoir enfin trouvé la paix.