Gardons le silence...
et souvenons-nous.
Il y a 10 ans, jour pour jour, presque heure pour heure à celle où j'écris ces lignes, l'inimaginable se produisait au coeur de New York, et le monde entier découvrait que l'Amérique pouvait vaciller sur ses bases si solides, si fières, en apparence.
Je ne suis ni particulièrement pro les uns, ni contre les autres, et sûrement pas militante ; mais aucun des mot de l'intelligence humaine tels que "compréhension", "tolérance", ou "respect", ne peut excuser ni même expliquer le cheminement de pensée idéologique qui aura conduit à cela. Et encore moins le mot "indifférence". Alors oui, tout le monde peut, tout le monde doit, élever sa (petite) voix et dire haut et fort luttons contre toute forme d'extrémisme, car l'extrémisme conduit toujours à la terreur.
Se souvenir ? Demandez à n'importe qui où il était, ce qu'il faisait, le 11 septembre 2001. Vous-même. Tout le monde s'en souvient et sera capable de vous le dire. Moi, je me trouvais dans mon magasin de primeurs favori, largement ouvert sur la rue de la Convention à Paris, France, accrochée à la poussette d'Emma, 7 mois, en train de peser des haricots verts. Et puis la rue a commencé, curieusement, à bruisser. Les gens se pressaient, certains couraient, tout le monde téléphonait, c'était bizarre, je n'oublierai jamais. Et puis mon propre portable a sonné, et DH me disait "t'es où ? Remonte vite à la maison, allume la télé..." Ce n'est que devant ma télé que j'ai commencé à pleurer. D'horreur, de compassion, de tristesse, de rage, de haine, envers ceux qui avaient fait cela. Dois-je les remercier de m'avoir fait éprouver ces sentiments ? Encore aujourd'hui, en voyant ces images, je pleure toujours.
Avant cela, une seule chose avait marqué à ce point la mémoire collective ; là aussi, vous pouvez en faire l'expérience, tous ceux en âge de s'en souvenir (pas moi hélas) sont capables de vous dire précisément ce qu'ils faisaient et où ils étaient à l'heure dite. Cela se passait il y a plus de quarante ans maintenant, c'était le premier pas de l'homme sur la Lune. Et le monde entier éprouvait alors les mêmes sentiments d'allégresse, de fierté, et de foi dans le génie humain.
Il semble donc que malgré toutes nos avancées technologiques et ce prétendu "progrès" qui nous fait vivre nos vies toujours plus vite, l'humanité ait régressé depuis.
Espérons que cela change ; essayons de faire en sorte que cela change.
Et n'oublions jamais. C'est juste notre devoir d'être humain.
Nejia : tout à fait d'accord avec toi, ce que tu évoques fait aussi partie de ce que je nomme "toutes les formes d'extrémismes", car dans ce cas cette terrible situation résulte de famines souvent dues à la sécheresse certes, mais surtout aggravées par des guerres claniques, civiles, religieuses, voire le tout à la fois ; par la corruption généralisée des gouvernements locaux ; et surtout par un mépris total de l'être humain. Alors oui, parlons-en tout autant, et essayons d'aider ces malheureux. Mais surtout battons-nous contre les causes de leur malheur. Sinon rien ne changera jamais pour eux.
Chère Farfadette : tu as bien raison, à nous de faire en sorte que nos enfants raisonnent en hommes libres et sages. En attendant on devrait obliger tous nos JT à se terminer, de façon systématique, par "on vous offre 5 mn de bonheur". A terme, aussi efficace à mon avis que la leçon de morale à commenter tous les matins en salle de classe...